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Exemples de réussites
Frances Grondin

Frances Grondin

Enfant, Frances Grondin a fait partie des scouts de l'air au seindesquels elle a acquis quelques notions sur l'aviation.Elle ne cessait de lever le regard vers les nuages pour regarder les avions passerdans le ciel, en songeant au jour où elle irait là-haut.


Quand elle a eu12 ans, son père a commencé à l'amener àl'aéroport pour des avions atterrir. Une fois, son père a pris des dispositions pour qu'elle fasse un tour d'avion. À son père qui lui demandait son impression sur le volà sa descente de l'appareil, elle a répondu « Un jour, je piloterai un avion ». À l'adolescence, elle comptait plusieurs oncles dans tous les corps de l'armée, sauf l'aviation. Cependant, ses oncles avaient des amis dans la force aérienne qui, connaissant son intérêt, lui obtenaient quand ils le pouvaient des écussons figurant des ailes ou autre symboleet Frances les cousait sur son survêtement.

Née à Weston au Massachusetts, Frances Grondin a d'abord choisi la carrière d'infirmière. Après avoir obtenu son diplôme à la Memorial Hospital School, elle a entamé des études préparatoires en médecine où elle a fait la rencontre de son futur mari, un médecin qui effectuait une spécialisation en chirurgie. « Nous avons décidé à un certain moment qu'un médecin dans la famille suffisait », raconte-t-elle avec humour. Par la suite, elle a suivi son mari à Philadelphie et à Rochester (New York)pour sa formation, et finalement àMoncton au Nouveau-Brunswick afin de s'y établir, un retour aux sourcesen quelque sorte, puisqu'il estnatif de Grand-Sault.

« Après mon mariage et mon déménagement à Moncton, j'ai décidé un jour de m'informer sur la possibilité de suivre des leçons de pilotage au club d'aviation de Moncton. »C'est ainsi qu'en 1960 elle a obtenu sa licence de pilote privé puis en 1966 sa licence de pilote professionnel– devenant la première femme pilote professionnelle diplômée du Moncton Flight College.

À l'occasion de l'obtention de sa deuxième licence, ses parents lui ont rendu visite à Moncton. « Mon père n'aimait guère aller en avion, mais ma mère est montée à bord avec moi. Elle a été enchantée! », souligne-t-elle sur un ton amusé.

Frances a décidé que ses licences de pilote ne lui serviraient pas àfaire carrière dans le domaine, même si ses collègues de classe l'incitaient à poser sa candidature auprès des compagnies aériennes. « Selon eux, comme je portais le nom de Frances, la plupart des compagnies ne pourraient deviner que j'étais une femme – car à cette époque, on n'embauchait pas de femmes pilotes », poursuit-elleen riant. À titre récréatif, elle a volé au-dessus de l'ensemble des Maritimes et effectué des déplacements vers leMassachusetts pour visiter sa famille. Elle a fini par se procurer son propre appareil. « C'était un Piper Cherokee 140, de préciser M me  Grondin, un des avions de formation du club – je volais et je m'amusais follement. »

Après avoir eu ses quatre enfants, Frances, désireuse de parfaire sa formation, a fait une demande au baccalauréat en nursing à l'Université de Moncton. « On ne voulait toutefois pas reconnaître une bonne partie des cours que j'avais suivis, souligne-t-elle. Alors, je me suis dit, très bien, je ferai plutôt un baccalauréat ès arts. Pendantson bac, elle a suivi un cours d'immersion en français qui l'a menée quelques années plus tardà présenter une demande d'admission à la faculté de droit de l'Université de Moncton.

À l'époque où elle effectuait des vols récréatifs, elle a été admise à la faculté de droit, à la suite de quoi elle a mené ses études, obtenu son diplôme en droit en 1982 etvendu son avion. Elle a conservé un intérêt dans l'aviation en devenant journaliste pigiste pour un journal deMoncton dans les années 1970. « Le journal était un univers masculin– comme à peu près tout le reste à l'époque. L'histoire de ma vie! Il semble que chacun de mes pas m'ont conduite de plus en plus dans des chasses gardées des hommes », se rappelle Frances.

Frances Grondin a certes rencontré quelques écueils dans la poursuite de ses aspirations. « De nombreux collègues masculins à l'école de pilotage présumaient que j'avais un autre objectif en tête que le pilotage, alors je leur ai dit : Écoutez les gars, si j'ai dufilet mignon à la maison, pourquoi je me contenterais de boudin ici! On insinuait que si vous étiez la seule femme à fréquenter une écolepeuplée d'hommes, c'est que vous aviez des arrière-pensées. Une poignée d'instructeurs de pilotage croyaient que les femmes devaient se concentrer sur leurs chaudrons et les enfants, plutôt que piloter. Ces instructeurs et moi nous sommes affrontés et j'ai gagné,triomphe en riant Frances Grondin. Je leur disais que les petites Italiennes ne prennent pas ces choses-là à la légère. »

 

M me Grondin dit devoir à son père une bonne partie de sa confiance et de sa force. « Il m'a aidé à acquérir la confiance dont j'avais besoin pour essayer tout ce que je voulais essayer et il m'a appris qu'on ne doit pas se limiter simplement parce qu'on est un homme ou une femme, explique-t-elle. Il affirmait que, si on a la conviction d'avoir trouvé sa voie, on doit défendre sa place. Les femmes ont tendance à battre en retraite lorsqu'elles se butent aux préjugés et à la discrimination, mais il ne faut pas. »

Quelqu'un doit tracer la voie et il appartient à la génération suivante de progresser sur celle-ci.

 

M me Grondin croit que la clé du succès en toutes choses consiste à se concentrer sur l'objectif, à s'y consacrer corps et âme.« Quand on a atteint son but, on doit aimer ce que l'on fait; sinon, il faut passer à autre chose, explique-t-elle. J'ai toujours abordé les choses de la façon suivante: si je me trouvais devant un mur, j'essayais de le franchir en passant par-dessus ou,si je n'étais pas assez forte,en le contournant et, si après tous ces efforts, je n'y parvenais pas, je disais : oublie ça, essaie un autre mur. »

Le meilleur conseil de M me Grondin à quiconque aspire à faire carrière dans l'aviation, c'est : « Foncez! »

Il existe actuellement un trophée nommé en l'honneur de Frances Grondin au Moncton Flight College,qui souligne le mérite de la pilote la plus remarquable de l'année. En 2012, le Prix Frances Grondin a été décerné à Lauren Moore qui travaille actuellement à Terre-Neuve à titre de pilote professionnelle.

Le 25 juillet 2012, M me Grondin célébrera ses 80 ans.

Merci àM me Grondin d'avoir tracé la voie sur laquelle nous progressons.

 

MHe 2012-06-06

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