Résumé: Cette étude réévalue la réponse à l'engrais P de la pomme de terre cultivée en sols très riches en phosphore. Deux expériences, l'une sur Shepody et l'autre sur Russet Burbank, ont été conduites à Fredericton sur sols dosant en moyenne 110 ppm P (Mehlich-III). Six taux d'engrais P (diammonium phosphate) variant de 0 à 200 kg P₂O₅ ha^-1 avec 40 kg de raison ont été testés. Des quantités totales en tubercules de 30 et 26 tonnes ha^-1 ont été récoltées respectivement pour Shepody et Russet Burbank. Les rendements en tubercules de pomme de terre commercialisables ont représenté 93 et 69% des rendements totaux en tubercules des deux variétés respectives. Aucune différence due à l'engrais P ne fut détectée en rapport ni avec les rendements, le poids spécifique ou la dimension des tubercules ni avec la qualité des frites le long de l'hiver. Cependant, aux premiers stages de la croissance, la teneur des pétioles en P a augmenté avec le taux de P appliqué aux deux variétés. Aucune différence ne fut observée 10 semaines après plantation. De même, le P résiduel dans le sol à l'automne a augmenté avec le taux de P appliqué indépendamment des deux variétés. Ces résultats confirment ceux obtenus en 2000 selon lesquels Shepody et Russet Burbank cultivées en sols saturés en phosphore ne répondent pas à la fertilisation phosphatée. Il est par conséquent recommandé que la saturation du sol en phosphore soit intégrée dans les paramètres de gestion du phosphore dans la production de la pomme de terre.