Dépistage du cancer du côlon

Le dépistage régulier du cancer du côlon est important, car ce type de cancer peut se développer sans présenter le moindre signe ou symptôme. Le dépistage a pour but de trouver et de retirer les bosses précancéreuses (polypes) tôt, avant que le cancer se développe ou se répande. Grâce à un dépistage précoce, on peut souvent prévenir ou traiter le cancer du côlon. 

Les polypes (bosses) dans le côlon libèrent souvent de petites quantités de sang dans les selles. On peut détecter ces traces de sang à l’aide du test immunochimique fécal (TIF). Le TIF est facile à faire dans l’intimité de sa maison. 

Pratiquement tout test ou intervention comporte à la fois des avantages et des risques. Ce qui compte, c’est d’en être informé afin de prendre une décision éclairée – la meilleure pour vous. Aucun test de dépistage n’est précis à 100 %, mais les données scientifiques nous indiquent que des TIF réguliers réduisent le taux de mortalité due au cancer du côlon. 

Avantages 

• Le test est facile à faire dans le confort du foyer. 
• Le test peut détecter des polypes ou un cancer du côlon à un stade précoce, quand le traitement est le plus efficace. Dans la plupart des cas, plus un cancer est détecté tôt, meilleures sont les chances de survie.  
• La détection précoce peut permettre la réduction du nombre de traitements et de la durée de la convalescence. 
• Il n’y a aucune restriction alimentaire. 
• Un seul échantillon suffit. 
• L’analyse automatisée du TIF donne moins de faux résultats positifs. 

Risques

• Le TIF en soi ne présente aucun risque. Cependant, un résultat anormal peut mener à des tests de suivi, comme la colonoscopie, qui eux présentent plus de risques. 
• Il peut y avoir un faux résultat positif si le TIF suggère la présence de sang dans les selles, alors qu’il n’y en a pas. De faux résultats positifs peuvent causer de l’anxiété et du stress, et entraîner la réalisation d’autres tests douloureux et inutiles pour confirmer la présence ou non de bosses précancéreuses ou d’un cancer. 
• Il peut y avoir un faux résultat négatif si le TIF ne détecte pas la présence de sang dans les selles, alors qu’il y en a. En raison de faux résultats négatifs, des anomalies pouvant mener à un cancer risquent de passer inaperçues, ou vous pourriez minimiser des symptômes causés par un cancer, retardant ainsi le diagnostic et le traitement. 
• Certains polypes et cancers du côlon ne saignent pas. Le TIF ne détectera donc pas tous les polypes ou cancers. 

Au Nouveau-Brunswick, le Programme envoie des invitations par courrier aux personnes âgées de 50 à 74 ans. Pour demander une trousse de test à la maison, il faut répondre à certaines questions et renvoyer le questionnaire rempli au programme.  Ceci détermine si le test de dépistage à la maison est la meilleure option pour la personne qui en fait la demande. On peut également répondre au questionnaire par téléphone en appelant le 1-844-777-3443.

Le programme est administré par le Réseau du cancer du Nouveau-Brunswick (RCNB) du ministère de la Santé, en partenariat avec les fournisseurs de soins et les régies régionales de la santé. 

Le programme est membre actif du Réseau pancanadien de dépistage du cancer du côlon, facilité par le Partenariat canadien contre le cancer .

La recherche montre que les personnes de 50 à 74 ans sont celles qui bénéficient le plus d’un dépistage du cancer du côlon.

Vous pouvez vous attendre à recevoir votre invitation par la poste à participer au programme si vous avez entre 50 et 74 ans et possédez une carte d’assurance-maladie valide.  

Pour demander une trousse de dépistage, vous devrez répondre à certaines questions afin que nous puissions déterminer si le test de dépistage à la maison est la meilleure option pour vous. Vous pouvez également appeler le 1-844-777-3443 pour répondre au questionnaire par téléphone ou si vous avez des questions. 

Le programme enverra un test à faire à la maison aux personnes présentant un risque moyen. 

Le Programme de dépistage du cancer du côlon du Nouveau-Brunswick tiendra compte des personnes à qui on a envoyé un test de dépistage et invitera la plupart à refaire le test tous les deux ans. 

Les programmes de dépistage du cancer du Nouveau-Brunswick recueillent, utilisent et divulguent le nom, l’adresse, la date de naissance et le numéro d’assurance-maladie du participant, ainsi que les informations de dépistage et cliniques nécessaires, afin de surveiller les activités de dépistage, déterminer l’admissibilité et inviter les Néo-Brunswickois à participer aux programmes et aux services de dépistage du cancer. Si vous voulez plus d’information sur vos droits à la vie privée, veuillez envoyer un courriel au : [email protected]

Le Programme de dépistage du cancer du côlon du Nouveau-Brunswick procède au dépistage de la maladie au moyen d’un test immunochimique fécal (TIF) tous les deux ans chez les personnes de 50 à 74 ans qui présentent un risque moyen. 

Une personne à risque moyen  : 

• est âgée de 50 ans ou plus 
• ne présente pas de symptômes 
• n’a pas d’antécédent personnel de polypes dans le côlon, de cancer colorectal (CCR) ou de maladie inflammatoire de l’intestin (colite ulcéreuse ou maladie de Crohn) 
• n’a pas de famille immédiate (parents, enfants, frères et sœurs) atteint de CCR à l’âge de 60 ans ou moins  
• n’a pas deux ou plus membres de la famille immédiate (parents, enfants, frères et sœurs) atteint de CCR à tout âge 

Les personnes dont des membres de la famille élargie (autre que des parents de premier degré) sont touchés peuvent être considérées comme présentant un risque moyen.

Les personnes à risque élevé de cancer du côlon nécessitent une approche différente de celle offerte par le programme. Le test à la maison (TIF) n’est pas le meilleur test de dépistage pour elles. 

Une personne à risque élevé a : 

• un membre de la famille au premier degré atteint d’un CCR à l’âge de 60 ans ou moins ou au moins deux membres de la famille au premier degré de tout âge ayant un CCR  
• une histoire personnelle de polypes colorectaux ou de CCR 
• une histoire familiale marquée de CCR (de nombreux parents sont touchés), sans syndrome génétique détecté 
• une histoire familiale de cancer colorectal héréditaire sans polypose ou de PAFR (polypose adénomateuse familiale rectocolique) 
• une histoire personnelle de maladie inflammatoire de l’intestin (colite ulcéreuse ou maladie de Crohn) 

Si vous appartenez à cette catégorie à risque élevé, prenez rendez-vous avec un fournisseur de soins de santé primaires pour déterminer votre risque et un plan de dépistage approprié. 

Si vous choisissez de ne pas participer : 

• vous ne recevrez plus d’invitation pour participer au programme 
• vous ne recevrez plus de trousse de dépistage du cancer du côlon par la poste 
• vous ne recevrez aucun rappel pour faire le test tous les deux ans 
• vous et votre fournisseur de soins de santé primaires serez responsables du dépistage du cancer du côlon 

Pour en apprendre davantage sur le Programme de dépistage du cancer du côlon du N.-B, pour ne plus participer au programme, ou pour retourner au programme, appelez le 1-844-777-3443.

Le test à la maison ou test immunochimique fécal (TIF) est un test de dépistage servant à vérifier la présence de très petites quantités de sang dans les selles, invisibles à l’œil nu. 

Le test de recherche de sang occulte dans les selles au gaïac (RSOSg) et le TIF sont tous les deux des tests qui aident à détecter des traces de sang dans les selles. La différence entre ces deux tests est que le TIF : 

• est plus sensible pour détecter le sang dans les selles que le test gaïac 
• est plus spécifique lorsqu’il s’agit de trouver un cancer possible 
• n’exige aucune restriction en ce qui concerne l’alimentation ou les médicaments 
• prend moins de temps à faire (seulement un échantillon est nécessaire) 
• est présentement seulement disponible aux participants remplissant les conditions requises du Programme de dépistage du cancer du côlon du Nouveau-Brunswick 

C’est vous qui faites l’échantillon dans l’intimité de votre maison. 

Il suffit de déposer un peu de vos selles dans le tube à échantillons. La trousse de dépistage contient des instructions. 

Vous pouvez regarder une vidéo sur la façon de prélever un échantillon de selles pour un test de dépistage du cancer du côlon. 

Faites tenir la feuille de papier fournie dans la trousse entre la cuvette et le siège de toilette pour recueillir les selles. Vous pouvez aussi utiliser de la pellicule plastique (Saran) au lieu de la feuille de papier. 

Vous pouvez déposer vos selles dans tout contenant propre, comme une assiette de carton. 

La feuille de papier fournie pour recueillir les selles est biodégradable et sans danger pour les fosses septiques. 

Le liquide contenu dans le tube à échantillons est une solution tampon et doit demeurer dans le tube. Il est nécessaire au transport et à l’analyse de votre échantillon.  

Si vous avez des questions, appelez le 1-844-777-8443.

Si vous avez des symptômes de cancer du côlon, comme du sang dans vos selles, vous ne devriez pas utiliser la trousse. Consultez un fournisseur de soins de santé primaires pour discuter de vos symptômes. 

Si vous avez des hémorroïdes saignantes, si vous êtes menstruée ou si vous avez du sang dans vos urines, vous devriez attendre au moins trois jours après la fin du saignement avant de faire le test. 

Consultez la Société canadienne du cancer  pour en savoir plus sur les signes et symptômes du cancer du côlon.

L’échantillon peut être prélevé à partir de selles très molles ou dures. 

Si les selles molles sont causées par un virus, comme lors d’un empoisonnement alimentaire, attendez de vous sentir mieux avant de faire le test. 

Dans le cas des selles dures, il serait peut-être plus facile d’utiliser un contenant jetable propre pour les recueillir. 

La trousse peut être déposée dans n’importe quelle boîte aux lettres ou à un comptoir de Postes Canada. Pas besoin de timbres : les frais postaux sont déjà payés. L’adresse du laboratoire est imprimée sur l’enveloppe. 

Une date d’expiration est indiquée sur le tube à échantillons. Il faut faire le test avant cette date. L’échantillon doit être analysé dans les sept jours suivant l’utilisation de la trousse. Il faut éviter de poster le test un vendredi après-midi ou la fin de semaine. Si vous ne pouvez pas poster le test le jour même, gardez-le au réfrigérateur jusqu’à ce qu’il puisse être mis à la poste. 

Il arrive que le laboratoire ne puisse pas analyser un échantillon. Voici quelques raisons : 

• la date du prélèvement n’est pas écrite sur le tube à échantillons ou sur le formulaire 
• le test a été endommagé dans la poste 
• la date du prélèvement remonte à plus de 14 jours 
• l’analyseur a mal fonctionné 
• le test est expiré 
• le test fait l’objet d’un rappel 
• vous n’avez pas mis l’échantillon dans l’enveloppe avant de la poster 
• l’information sur le tube ne correspond pas à celle sur le formulaire 

Veuillez lire et suivre les instructions avec soin au moment de poster votre échantillon. 

Un résultat normal ou négatif au TIF signifie qu’on n’a pas trouvé de sang dans vos selles. On vous invitera à répéter le test de dépistage dans deux ans. 

Un résultat anormal ou positif au TIF signifie qu’on a trouvé du sang dans vos selles et qu’il faut faire des tests de suivi pour savoir d’où il vient. Le sang pourrait provenir d’un polype, d’un cancer ou d’hémorroïdes. Certains polypes peuvent évoluer en cancer du côlon si on ne les retire pas. 

Le personnel infirmier du programme vous appellera afin de fixer un rendez-vous pour faire un test de suivi, appelé colonoscopie. 

Environ 60 personnes sur 1 000 qui ont fait un TIF auront un résultat anormal et devront avoir une colonoscopie. On estime que la colonoscopie détectera un cancer du côlon ou des lésions précancéreuses chez six d’entre elles. 

Plusieurs personnes dont le test TIF est positif ont des polypes qui, si on ne les avait pas enlevés durant la colonoscopie, auraient pu évoluer en cancer du côlon. 

On insère un long tube flexible (coloscope) dans le rectum et on l’avance lentement dans le côlon. On vous donne un médicament pour diminuer l’inconfort. Le coloscope envoie une image de l’intérieur du côlon sur un écran vidéo. 

Un spécialiste examine l’intérieur du côlon et peut retirer des polypes à l’aide de petits d’instruments qu’il fait passer par le coloscope. Pour la plupart des gens, la colonoscopie se passe sans problème. À de rares occasions (1 fois sur 1 000), il peut y avoir un saignement ou d’autres complications, comme une perforation (déchirure), qui nécessitent une hospitalisation. 

Il arrive qu’on doive répéter une colonoscopie. Si c’est le cas, on planifiera les rendez-vous pour vous. Le spécialiste assurera le suivi en cas de toute anomalie détectée lors de la colonoscopie. Si tout est normal, vous recevrez une lettre du programme, et on vous invitera à un nouveau dépistage dans 10 ans. 

En savoir plus sur le déroulement d’une colonoscopie 

Le personnel infirmier du programme planifiera un rendez-vous pour vous à l’hôpital le plus près de chez vous. L’intervention se fait en consultation externe par un spécialiste qualifié. On vous enverra des instructions sur la façon de vous préparer à une colonoscopie. 

Le côlon doit être vide pour que le spécialiste puisse bien l’examiner. On vous demandera donc de prendre un laxatif puissant pour nettoyer le côlon la veille et le jour de l’intervention. Vous devrez acheter le laxatif à la pharmacie, et le personnel infirmier du programme vous expliquera comment le prendre. De plus, vous ne pourrez pas manger de nourriture solide la veille de l’intervention, mais vous pourrez boire des liquides clairs. 

Attendez-vous à passer deux ou trois heures à l’hôpital. L’intervention dure généralement de 20 à 45 minutes. Apportez la liste de vos médicaments.  

On vous surveillera de près avant, pendant et après l’intervention. Le spécialiste vous donnera les résultats de l’intervention et vous dira si on doit vous revoir par la suite. 

Si la colonoscopie est normale ou négative, on vous invitera à passer un autre TIF dans 10 ans, si vous avez toujours entre 50 et 74 ans. 

Si le spécialiste a retiré des polypes, il vous donnera les résultats des analyses dès qu’ils seront connus (généralement dans un délai de trois à quatre semaines) et discutera avec vous de la nécessité de faire d’autres tests ou de simplement retourner au programme. 

Demandez à un adulte de vous raccompagner à la maison. Vous ne pouvez pas conduire pendant 24 heures après une colonoscopie. Il se peut que vous soyez somnolent à votre retour à la maison. On vous recommande de ne pas opérer de l’équipement, de signer des documents légaux, ni de prendre de l’alcool avant le lendemain. Un adulte responsable doit rester avec vous pendant les 24 heures suivant la colonoscopie. 

À moins d’avis contraire de votre spécialiste, vous pourrez recommencer à manger normalement et reprendre vos médicaments après la colonoscopie. 

L’air soufflé dans votre côlon peut vous donner des gaz et des crampes pendant et après l’intervention. Il est important de se détendre et de laisser passer les gaz le plus rapidement possible. Si la douleur augmente ou persiste, ou si vous avez des saignements rectaux, de la fièvre ou des frissons, rendez-vous à l’urgence et dites-leur que vous avez eu une colonoscopie.